Interview de Baptise Thouraud Sico Lure

Aujourd'hui, interview de Baptiste le créateur de Sico Lure, la première marque française spécialisée dans la pêche de la truite aux leurres.

Bonjour Baptiste, comment t'es venue l'idée de lancer ta marque Sico-Lure ?

Je suis passionné de pêche depuis l’âge de 6 ans, passion qui me vient de mon grand-père, Jacques Sicaud. Mes premières sorties aux leurres ont pu se faire à côté de chez lui sur un étang privé où je pêchais perches et brochets. Très vite, j’ai voulu suivre ses traces, un excellent pêcheur de truites à la cuillère. Voyant ses lancers d’une extrême précision, j’ai rapidement apprécié cette technique.  Je me suis donc exercé sur un ruisseau près de chez moi. Avec plus d’expérience et avec quelques années en plus, je me suis perfectionné dans la pêche de la truite aux leurres, mon but était d’acquérir tous les leurres à truite distribués en France. J’ai vite découvert des leurres faits-main et méconnus. Adorant leur nage et  leur finition je me suis senti dans l’obligation de les faire découvrir aux autres passionnés. Ayant un caractère d’entrepreneur, j’ai pensé à proposer par pure passion des leurres faits-main aux autres passionnés par le biais de mon site.

À ce moment-là, j’étais étudiant. Je faisais une licence « responsable du développement commercial » à Bordeaux en alternance en tant que chef de secteur. Pour moi, c’était juste une passion et je ne voulais pas en vivre. Malgré ça, j’avais envie de monter ma boite et quoi de plus beau que d’intégrer ma passion à ce projet ? Pour cela, je me devais de choisir un nom qui me tenait à cœur, qui faisait sens et qui plus tard, si l’entreprise se développait, pouvait devenir une marque. J’ai tout de suite pensé au nom de mon grand-père, pour le remercier de m’avoir transmis, inconsciemment peut-être, cette passion si dévorante…que je partage d’ailleurs encore avec lui ! J’ai voulu raccourcir son nom pour que la marque soit plus visuelle et soit retenue plus rapidement par chacun. J’ai donc trouvé : « SICO » ! J’ai voulu rajouter un mot pour spécifier mon activité : « LURE ». J’ai choisi LURE aussi pour une question de référencement et pour un jour, pourquoi pas, internationaliser la marque. J’ai commencé à faire de la communication sur les réseaux sociaux avant de faire le site internet et de créer l’entreprise. Quand je me suis senti prêt, j’ai ouvert une auto entreprise pour déclarer l’activité. J’ai pu réaliser le site internet avec l’aide un ami qui connaissait le fonctionnement d’un e-commerce. Je m’en rappelle comme si c’était hier ! J’ai commencé à revendre des leurres faits à la main que j’avais testés et qui me plaisaient. Je proposais très peu de références au début par manque de moyen, mais aussi car je ne savais pas où j’allais et je ne voulais pas proposer de tout et n’importe quoi. Il fallait que j’y aille progressivement, sans trop de stock. Une fois les leurres en ma possession et le site internet opérationnel il me restait simplement à diffuser l’ouverture de la boutique en ligne. Je me souviens de ma première soirée où j’ai lancé le site. Une excitation que je n’avais jamais ressentie auparavant. En une soirée, j’ai eu plusieurs commandes ! J’étais heureux comme un enfant à Noël ! Pour me développer, j’ai décidé de changer de statut, de passer d’une auto entreprise à une société (SASU), d’investir dans d’autres produits et de distribuer mes produits dans les magasins et sites internet.Le début de l’activité s’est très bien passé et ce malgré le confinement ! Victimes de leur succès, beaucoup de produits Sico-Lure ont été en rupture de stock. La marque est maintenant commercialisée par 30 revendeurs et ne cesse de croître avec des ambitions nouvelles.

Tes leurres sico first SP et sinking sont armés d’hameçons simples, c’est assez rare même pour des leurres destinés à la pêche de la truite pourquoi avoir pris un tel risque ?

Tout simplement car il y a de plus en plus de personnes qui pêchent avec des hameçons simples. J’avais réalisé un questionnaire et je me suis rendu compte que plus de la moitié des « truiteux » pêchaient en simple. De plus, dû à mon engagement pour la protection des truites je me sentais obligé de les armer ainsi.

Peux-tu nous parler de leur forme assez originale ?

Cette forme si caractéristique de notre marque a été développée et conçue pendant 1 an et demi. Cette forme atypique a 2 gros avantages : La tenue dans le courant et l’équilibrage, le leurre descend droit et ondule à la descente.

Tu es distribué dans de nombreuses boutiques de pêche physique et en ligne, comment explique tu ce rapide succès ?

Tout s’est fait très vite. J’ai eu beaucoup de soutien de la part de certains magasins, je pense aussitôt à Pêche et Loisirs 16 et Natura pêche 17.Ils ont pu me mettre en relation avec les bonnes personnes. Ces personnes m’ont fait gagner du temps. Ensuite ce sont naturellement des démarches commerciales qui ont pu être réalisées ainsi que des salons.

On te voit essentiellement pêcher la truite dans tes vidéos.  Pourquoi avoir choisit de pêcher principalement ce poisson ?

Je pêche ce poisson depuis mon plus jeune âge, mon grand-père m’a appris cette pêche qui reste pour moi la plus belle. J’ai donc pu acquérir de l’expérience à force de taquiner ce poisson roi. Il me semblait donc logique de concevoir des produits dont je connais la pêche.

Quel est ton record ? Un bon souvenir à nous partager ?

67 sauvage et 68 arc. Des souvenirs, j’en ai énormément… Je pense que je me souviens de toutes mes sorties de pêche. Mais une, retient plus mon attention : habitant près d’un ruisseau d’environ un mètre de large,  plus jeune, je me baladais, canne à pêche au dos avec mon vélo. Pêchant les petites truites à la cuillère.Quelques jours avant, j’avais repéré une truite d’une trentaine de centimètre. Un monstre pour ce ruisseau ! Je n’arrivais jamais à l’attraper car elle me voyait et se cachait avant que je la pêche. Je venais la voir régulièrement et lui donnais des sauterelles, criquets et insectes qu’elle venait prendre en surface ! C’était magique. Dans ce cours d’eau, les truites étaient quasiment imprenables quand l’eau était claire et normale.Pour pouvoir les pêcher sans se faire surprendre, il fallait les pêcher juste après un orage ou de fortes pluies, troublant l’eau et rendant les truites moins méfiantes. Ce jour là, mon grand père était venu pour dîner avec mes parents. Je lui raconte donc mes sorties mais aussi cette fameuse truite qui me faisait de l’œil. Après le repas, le temps se couvre et un orage arriva. Une chance, un signe ? Je n’en sais rien mais nous avons pris la décision de la pêcher.Nous prenons sa voiture, 2 minutes de route suffisent pour arriver sur les lieux, l’eau était parfaite. On ne voyait plus le fond tellement elle était trouble. Il pleuvait encore à torrent et je pêchais avec un montage que mon grand-père fabriquait. Ce montage avec un vairon faisait des carnages sur les truites. Je savais exactement où se plaçait cette fameuse truite. J’ai donc lancé 1 mètre en amont de son emplacement habituel. Aussitôt le vairon à l’eau, la touche se fit ressentir ! Est-ce elle ?Mon grand-père me regardait assis dans la voiture, à l’abri des trombes d’eau et admirait cette scène.Tant qu’à moi, je ferrai ce poisson d’une excellente manière et un combat commença entre la truite et moi. Combat intense mais court, je réussis à sortir cette fabuleuse truite de l’eau. Aussitôt dans mes mains, je l’apportais à mon grand-père pour qu’on l’observe à deux.  Ce poisson mesurait 34 cm ! Un record pour ce ruisseau ! Une robe splendide bondée de point noir et rouge, une vraie sauvage. J’étais fier comme un coq et nous repartions à la maison sourire au visage.

Bien que ton shad puisse également prendre des perches, envisages-tu de distribuer des leurres pour d’autres espèces ?

Oui en effet, il me semble logique d’élargir la gamme et de cibler d’autres espèces. Je travaille dessus actuellement pour élaborer des produits pour la perche…

Quels sont tes futurs projets ?

En un an, je souhaiterais : - Agrandir la gamme de cannes (en test pour le moment)

- Réaliser un nouveau LS (en cours)

- Faire de nouveaux coloris (LS et PN)

- Réaliser de nouveaux leurres que l’on vient de tester et dont la vente est prévue pour juillet 2020

- Doubler voire tripler le nombre de références. C’est un dur challenge, mais qui prend forme petit à petit.

D’ici 2 ans, j’aimerais faire une nouvelle gamme de cannes (je travaille dessus actuellement) et créer des nouveaux LS et PN. Dans quelques années pourquoi pas réaliser une gamme perches, chevesnes et brochets ? J’y travaille sérieusement. Et bien entendu, je pense à internationaliser la marque.

Pour conclure un petit conseil pour aider les débutants à la pêche de la truite aux leurres ?

Le conseil que je peux donner c’est de PÊCHER régulièrement, il n’y a pas de secret. Plus on va à la pêche plus on a de chance d’attraper des poissons. Pour les débutants je préconise de se faire la main avec des leurres très polyvalent et simples à pêcher, cuillère tournante, poisson nageur et ondulante. Le Sico-First est un leurre très prisé pour pêcher n’importe quelle situation.

Merci à toi Baptiste pour cette interview réalisée le 30/06/2020.